Dans un rapport publié le 20 avril, l'Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS) recommande au gouvernement de former 7265 étudiants en odontologie sur la période 2021-2025 afin d’augmenter la densité de chirurgiens-dentistes présents sur le territoire et d’améliorer la situation géographique d’ici 2027.
Pour en arriver à ce chiffre, l’ONDPS explique avoir tenu compte de nombreux facteurs, dont notamment :
L’accès aux soins « très insuffisant actuellement » des populations à besoins spécifiques (petite enfance, personnes en situation de handicap, personnes dépendantes…) qui représentent 10 à 15 % de la population française ;
Le désir des nouvelles générations de se tourner vers « un exercice plus équilibré entre vie professionnelle et vie personnelle », qui pourrait « diminuer productivité des chirurgiens-dentistes » ;
La proportion « très importante » (+ de 35%) de praticiens à diplômes étrangers qui s’installent en France et dont la qualité de la formation est jugée « insuffisante » par les doyens d’odontologie ;
Les évolutions attendues du métier d’assistant dentaire qui « permettront peut-être d’améliorer la productivité » des praticiens. L’ONDPS estime en effet que « s’ils sont impliqués dans des actions de prévention et de dépistage auprès de publics actuellement non pris en charge », cela devrait conduire à augmenter encore la demande de soins ;
Les évolutions technologiques annoncées qui induirait un « gain majeur » de productivité des chirurgiens-dentistes.
« C’est pourquoi, après discussion avec le conseil de l’ordre des chirurgiens-dentistes et la conférence des doyens d’odontologie, nous proposons une augmentation d’environ 20 % par rapport au numerus clausus principal cumulé 2016-20 (soit un total de 7 265 étudiants à former), correspondant à une augmentation de 14 % par rapport au numerus clausus total », détaille l’ONDPS dans son rapport.
Cet objectif 2021-2025 est décliné par région et faculté (230 étudiants à Clermont, 335 à Aix-Marseille, etc.) avec pour objectif de mieux répartir les praticiens sur le territoire.
Une solution nécessaire mais qui ne se suffira pas à elle seule, averti toutefois l’ONDPS : « Si l’augmentation du nombre est une condition nécessaire mais non suffisante à une meilleure répartition des chirurgiens-dentistes, nous pensons qu’il est indispensable de mener des travaux complémentaires et de suivi d’indicateurs (évolution de l’implémentation des nouvelles organisations et de leur impact sur l’activité des chirurgiens-dentistes, répartition territoriale des lieux de formation, répartition territoriale des nouvelles installations, taille des patientèles, prise en charge des populations spécifiques : petite enfance, handicap, personnes âgées dépendantes) ».
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