En Charente, des chercheurs pensaient de prime abord avoir découvert des dents de veau dans une sorte de « boucherie » des Hommes de Neandertal, dans des grottes souterraines. Pourtant, il s’agissait belle et bien de dents humaines : « On a pu reconnaître qu’il s’agissait de dents néandertaliennes. Elles présentaient une modification de leur forme qui les faisait ressembler à des dents de lait, à des incisives de bovidés » commente Bruno Maureille, paléoanthropologue au laboratoire PACEA du CNRS à Bordeaux.
Ces dents présentaient des morphologies étonnantes parce que, selon les chercheurs, elles ont été ingérées et attaquées par des sucs gastriques, puis vomies ou déféquées par l’animal sur place. D’où leur présence au milieu des autres restes de cette « boucherie ». La responsable ? Très probablement la hyène des cavernes, qui occupait le territoire il y a 60 000 ans de cela !
Reste désormais à savoir si les hyènes attaquaient directement les hommes de Neandertal, ou si l’animal agissait en simple charognard. Pour Bruno Maureille, « Notre hypothèse, ici, pour expliquer la présence de restes humains est que les Néandertaliens ont traité certains de leurs contemporains comme ils ont traité les rennes. Nous avons proposé l’hypothèse d’une forme de cannibalisme pour expliquer la collection de vestiges humains qu’il y a dans ce gisement ». L’homme de Neandertal aurait donc pu être mangé en partie par ses congénères avant d’être dévoré par les hyènes…
Source : France Inter
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