Dans sa petite caravane qui lui sert de cabinet dentaire, le dentiste Mouhannad Qabtour ne compte plus les heures passées. Installé dans le secteur d’Azaz, une région rebelle de la province d’Alep et ravagée par la guerre, ce dentiste prend en charge certaines des 350 000 personnes vivant ici.
Avant 2011 et la guerre, son quotidien n’était pas du tout le même, et le rythme de travail dans sa clinique était alors bien plus calme : il pouvait accorder 45 minutes à chaque patient, s’octroyer des pauses, arriver et partir à des heures précises. Désormais, les personnes se succèdent au fur et à mesure de la journée : « Maintenant, chacun donne son nom et passe à tour de rôle. Je termine à peine avec un patient qu’un autre arrive. C’est le chaos, il n’y a pas d’organisation… il n’y a aucun répit du début de la journée jusqu’à la fin ! ».
Le docteur garde cependant sa bonne humeur et ponctue ses rendez-vous de blagues pour détendre l’atmosphère, notamment lorsqu’il reçoit des enfants craintifs. Malgré ses conditions de travail difficiles, il se dit content de pouvoir offrir gratuitement des soins à des civils pris dans l’engrenage d’un conflit dévastateur qui a fait plus de 300 000 personnes morts : « j’aurais pu émigrer et vivre tranquillement comme d’autres médecins mais j’ai décidé de rester pour vivre et mourir dans mon pays. J’ai voulu aider mes compatriotes, qui ont besoin de moi ».
Il touche un salaire de l’Association des Docteurs Indépendants (ADI), et fut aidé avant l’ouverture de la clinique ambulante par cette même association et par l’ONG Barada.
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