Selon une étude réalisée par Mangeney et al, publiée en avril 2017, l’état de santé orale des personnes âgées en Ehpad est réellement problématique : 85% des résidents présentent « une hygiène buccale insuffisante et des besoins de soins » ; pourtant 45 % d’entre eux n’ont pas eu de consultation dentaire depuis 5 ans !
Une situation précaire à laquelle les institutions et les établissements tentent de remédier à travers différentes actions : formation du personnel soignant à l’hygiène bucco-dentaire, mise à disposition de matériel… Malheureusement, cela ne suffit pas : les personnels des Ehpad manque de temps, de moyens et d’informations pour pouvoir pratiquer les bons gestes mais aussi pour les faire accepter par les résidents. A cela s’ajoute le fait que, le forfait soins ne comprenant aucune question bucco-dentaire, les chirurgiens-dentistes ne sont que très rarement impliqués dans les Ehpad.
La télésurveillance des séniors pourrait, selon l’UFSBD, permettre de remédier en partie à ces problèmes. Selon un arrêté paru ce samedi 15 juin au Journal officiel, l’organisme va d’ailleurs pouvoir expérimenter en Ehpad un programme qui repose sur une nouvelle technologie : une application qui permettra, avec un écarteur, de « prendre des scans de la bouche des résidents de façon non intrusive ». Les scans seront ensuite analysés par un algorithme, sous la supervision d’un dentiste, en vue d’une « recommandation personnalisée ».
Cette expérimentation, « autorisée pour une durée de quatre ans à compter de la prise en charge du premier patient », selon le texte, sera financée grâce au fonds pour l’innovation du système de santé, pour un coût estimé à 960 000 euros environ. Elle devrait concerner à terme un peu plus de 3 600 personnes âgées vivant dans 48 établissements, répartis dans trois régions (Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes, Pays-de-la-Loire).
Pour favoriser l’utilisation de cette application, des « séances d’accompagnement du personnel soignant » seront organisées dans les Ehpad sélectionnés, tandis que les dentistes seront « sensibilisés aux objectifs du programme », comme les familles des résidents. Des points d’étapes seront en outre réalisés deux fois par an entre des chirurgiens-dentistes référents et les cadres de santé tout au long de la durée de l’expérimentation.
Source : Ouest France
Comments