Saviez-vous que, un peu comme une strate archéologique, la plaque dentaire a la particularité de conserver en elle les restes de ce qui est passé par la cavité buccale d’un individu ?
C’est en étudiant le tartre présent sur les dents d’une nonne qui a vécu au moyenne âge que des archéologues ont fait une découverte surprenante : alors qu’ils cherchaient des micro-reliquats des plantes que la religieuse avait consommées, ils ont découvert sous leur microscope des centaines de particules d’un bleu éclatant…
Après analyse, il s’est avéré qu’il s’agissait de minuscules fragments de lapis-lazuli. Une pierre fine, dont la production, au Moyen-Âge, se faisait exclusivement dans une région de l’actuel Afghanistan…
Mais comment ces fragments avaient-ils pu se retrouver dans la bouche d’une religieuse allemande ?
L’utilisation de ce pigment bleu, assez précieux, était à cette époque réservée à l’écriture de manuscrits luxueux. Les scientifiques en ont donc déduit que cette femme avait léché le bout de son pinceau en peignant… « Le fait que ce pigment ait été donné à une femme démontre qu’elle faisait partie des meilleurs, que son art était réputé », explique Alison Beach, historienne à l’Université d’État de l’Ohio.
Cette découverte permet aux historiens de reconsidérer la place des femmes dans la réalisation de textes sacrés au Moyen-Âge : « C’est la preuve physique la plus ancienne que nous ayons de l’existence de femmes copistes », ajoute Alison Beach. « Cela suggère que de nombreuses choses qui ne sont pas signées ont été produites par des femmes, ou du moins que c’est une possibilité que nous devrions considérer ».
Source : National Géographic
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