Chaque année, la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et statistiques (Drees), regarde à la loupe l’évolution des comptes de la santé du pays.
Selon sa dernière étude publiée mardi 15 septembre, les dépenses de santé des Français se sont élevées en moyenne à 3102 euros en 2019 avec, en moyenne toujours, un reste à charge de 213 euros après remboursement par l’Assurance maladie et la complémentaire santé. Jusque-là, rien d’étonnant, les tendances que l’on observe depuis quelques années maintenant se confirment : les dépenses de santé continuent d’augmenter (+2 ,8%) et le reste à charge de diminuer (-1 €) par rapport à l’année précédente…
Mais en 2019, il y a toutefois un étrange paradoxe : cette tendance à la baisse du reste à charge ne s'observe pas dans tous les domaines, en tout cas pas dans le dentaire pourtant concerné par la mise en place de la réforme 100% santé et le RAC 0… Au contraire, il semblerait que ces réformes aient eu l’effet inverse : en proportion des sommes dépensées, le reste à charge en dentaire atteint 21,1% en 2019 contre 20,2% en 2018.
La Drees parle « d’effet paradoxal du RAC 0 » : « Il y a un effet d’aubaine pour les organismes complémentaires ». Les ménages qui n’ont pas de complémentaire ou dont les garanties en dentaire sont faibles ont vu devenir les soins prothétiques plus accessibles, sans pour autant bénéficier d’un meilleur remboursement de la complémentaire.
« Le poids des soins prothétiques par rapport aux soins conservateurs dans les prestations des organismes complémentaires explique que l’effet haussier lié aux prothèses l’emporte sur l’effet baissier lié aux soins conservateurs », analyse l’organisme. Résultat, les prestations versées par les mutuelles pour les soins dentaires baissent de 1,4% alors que le montant du reste à charge augmente de 7%.
Autre secteur qui voit le reste à charge augmenter : les soins hospitaliers privés. Une tendance à la hausse qui s’explique par l’augmentation de la part des dépassements d’honoraires. “Ces dépassements d’honoraires ne relèvent pas de la Sécurité sociale et ne sont donc pas concernés par les dispositifs de type affection longue durée”, détaille la Drees.
Sources : Dress | Capital
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