Parlez-en à vos patients ! Pour se calmer, rien de mieux d’une respiration lente et profonde… Et jusque-là, ce geste « reflexe » n’avait jamais été étudié suffisamment pour connaitre le mécanisme cérébral en jeu derrière. Les neuroscientifiques de l’Université de Stanford aux Etats-Unis viennent d’élucider le mystère !
Dans l’étude, parue dans la revue Science, les chercheurs expliquent avoir identifié chez la souris un petit groupe de neurone situé au fond du tronc cérébral. Leur rôle ? Assurer la connexion entre respiration et relaxation ! Il s’agit d’une petite « grappe » au milieu d’un groupe de neurones bien plus grand, et considéré comme le centre de la « stimulation respiratoire », identifié en 1991 par Jack Feldman.
Pas moins de 26 ans se sont ainsi écoulées entre les deux découvertes, un temps nécessaire pour les chercheurs pour réaliser un travail colossal : analyser les bases de données publiques pour identifier les gens activés dans le centre de contrôle de respiration, puis relier les gènes choisis aux groupes neuronaux qui s’activent, et enfin désactiver les groupes de neurones un par un pour constater l’effet sur la respiration ! La même équipe avait découvert, en 2016, le groupe de neurone qui contrôle un type précis de respiration : le soupir…
Dans le cas de la relaxation et du sentiment de clame, c’est un groupe de 175 neurones qui a été identifié : l’inspiration et l’expiration lentes et profondes stimule cette grappe, qui se charge de transmettre des signaux à un autre région du tronc cérébral : le locus coeruleus. Si ce dernier est très stimulé, il va créer de l’anxiété et du stress. Dans le cas contraire, peu actif, il va entraîner calme et relaxation.
Afin de vérifier leur hypothèse, les chercheurs ont isolé deux protéines dans le circuit (Cdh9 et Dbx1) impliqués dans la transmission des signaux : « En inhibant fortement Cdh9 et Dbx1, nous avons constaté que les souris montraient un calme olympien, au point que dans un environnement nouveau, elles sont restées assises à faire leur toilette au lieu de renifler les moindres recoins comme d'habitude ». Ces proteines deviennent ainsi de nouvelles cibles potentielles pour des traitements thérapeutiques contre l’anxiété !
De quoi motiver vos patients stressés à respirer un bon coup !
Source : Sciences et avenir
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