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  • Photo du rédacteurDocteur Bridge

Tapotement, sifflement, mastication… quand le bruit des autres devient insupportable



Mastication, déglutition, respiration, gesticulation… Les personnes qui souffrent de misophonie ne supportent pas les sons produits par les autres. Identifiée pour la première fois en 1997, ce trouble psychique - dont le nom vient de miso la haine et de phonia le son - induit une irritation, des réactions impulsives et même parfois des comportements agressifs soudains face à ces bruits répétitifs du quotidien.

Malgré sa fréquence (elle affecterait, à différent degrés évidemment, 15 à 20 % de la population), la misophonie reste encore méconnue à ce jour. Mais récemment, elle a fait parler d’elle dans la communauté scientifique grâce au travail de 3 médecins néerlandais.

Les 3 médecins en question s’intéressent à cette maladie depuis 2013. Ils avaient à l’époque proposé les premiers critères de diagnostic de la misophonie en tant que trouble psychiatrique. Un travail qu’ils ont poursuivit pour mener à bien une étude publiée en avril 2020 dans la revue en ligne PLOS One. Cette étude qui porte sur l’observation de 779 sujets suspects de misophonie menée de janvier 2013 à mai 2017, leur a value de s’obtenir le 17 septembre dernier le Ig Nobel de médecine (« Ignoble » une fois prononcé en anglais). Un prix qui récompense tous les ans des travaux de recherche improbables pour « faire rire puis réfléchir ».

Sur les 779 sujets observés, 579 (dont une majorité de femmes) ont été déclarés comme souffrant réellement de misophonie. Presque tous ont signalé être fortement dérangés par des sons alimentaires (96 %) mais aussi des sons nasaux et respiratoires (85 %), parfois par des sons de tapotements répétitifs (bruit de clavier, clic de stylo, etc.) ou encore des bruits de bouche/gorge.


Les malades ont relaté une irritation, une colère et un dégoût extrêmes comme principales réactions émotionnelles face aux bruits. Des accès d’agressivité ont été signalés : l’agression verbale était courante, mais l’agression physique, elle, est restée rare. Ils éprouvent généralement « une anxiété d’anticipation » et un stress physique lorsqu’ils savent qu’ils risquent de subir ces bruits et élaborent des stratégies d’évitement.

« Les sujets ont souvent déclaré que la réponse émotionnelle était beaucoup plus intense envers les êtres chers induisant des déclencheurs de misophonie, indiquent encore les auteurs. Le contexte a également influencé la réponse émotionnelle : lorsque des sons étaient émis par des tout-petits, des adultes handicapés mentaux ou des personnes âgées atteintes de démence, une réaction émotionnelle se produisait rarement ».

Sources : PLOS One | Information Dentaire

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