Avec ses couleurs étincelantes, le poisson perroquet, qui porte bien son nom, cache cependant une caractéristique unique : son bec ! Il est le résultat de la fusion de quelques 1000 dents, parfaitement organisées en 15 rangées.
Une étude effectuée aux rayons X au synchrotron du Lawrence Berkeley National Laboratory (LBNL) aux Etats-Unis a permis de connaître la structure intime de ses dents hyper résistantes. Une structure qui permet au poisson de dévorer le corail, que celui-ci soit vivant ou mort.
L’étude a été lancée après que Matthew Marcus, qui travaille au LBNL, se pose la question, durant une visite touristique à la grande barrière de corail australienne : « Je me suis dit, mais comment ces poissons qui dévorent du corail à longueur de journée ne perdent-ils pas leurs dents ? ». Il a donc étudié, en partenariat avec Pupa Gilbert, une biophysicienne de l’Université de Wisconsin-Madison, des poissons-perroquets venus de Polynésie Française.
Comme les dents de requins, leurs dents sont recouvertes de fluorapatite, de fluorine, de phosphore et d’oxygène. Ce minéral créé des cristaux orientés qui s’emboitent les uns avec les autres. Imbriqués, ils possèdent ainsi une incroyable dureté. De plus, la nacre se renouvelle constamment, afin de remplacer les parties qui finissent par s’user…
Cette nacre peut ainsi résister, selon les chercheurs, à une pression de 82 tonnes (représentant pas moins de 14 élephants) par cm² ! Le poisson, qui se nourrit de corail, rejette alors les débris sous forme de sable… Un seul spécimen de cet espèce peut ainsi produire, à lui seuls, plusieurs centaines de kilos par an de sable blanc !
Pour Pupa Gilbert, « Ce « tissage » et cette disposition orientée des cristaux pourrait ouvrir la voie à la fabrication et la production de matériaux synthétiques. Le tissage est l’un des plus anciens savoir-faire de l’homme. Et on sait faire des cristaux très fins, flexibles, que l’on peut tisser ». Affaire à suivre !
Source : Le Figaro
Comments