Une substance, couramment présente dans le dentifrice, serait un composant qui pourrait aggraver le problème global de la résistance aux antibiotiques. C’est en tout cas ce que des chercheurs de l’Université de Queensland, en Australie, ont révélé au sein d’une toute nouvelle étude…
La résistance aux antibiotiques, donc lorsque les bactéries développent la capacité de vaincre les médicaments conçus par les tuer, serait de nos jours, pour l’OMS, l’une des « plus grandes menaces pour la santé mondiale ». Jusqu’alors, si le fait de consommer excessivement des antibiotiques avait déjà été prouvé comme étant un facteur aggravant de la résistance aux antibiotiques, le fait que des produits antimicrobiens puissent créer cette même résistance n’était pas claire… jusqu’à cette nouvelle étude !
Et c’est le triclosan qui est incriminé. Couramment utilisée dans des milliers de produits de soins personnels, il a fait l’objet d’une étude complète publiée dans la revue Environment International. Joanhua Guo, auteur principal de l’étude, explique : « Les eaux résiduaires des zones résidentielles ont des niveaux de bactéries résistants aux antibiotiques similaires et mêmes supérieurs aux hôpitaux, où l’on s’attendrait à des concentrations plus élevées d’antibiotiques. Nous nous sommes alors demandé sur des produits chimiques antimicrobiens non antibiotiques tels que le triclosan pouvaient induire directement une résistance aux antibiotiques. Ces produits chimiques sont utilisés en quantité beaucoup plus importantes au quotidien, ce qui peut induire une multirésistance ».
Pour réaliser cette étude, les chercheurs ont confronté la bactérie E. coli au triclosan, et ont remarqué que la substance modifiait la biologie de la bactérie, et devenait plus résistante face à plusieurs antibiotiques. Le chercheur commente : « Nous avons des preuves solides que le triclosan trouvé dans les produits de soins personnels que nous utilisons quotidiennement accélère la propagation de la résistance aux antibiotiques ».
Chaque année dans le monde, environ 700 000 personnes décèdent des suites de « superbactéries », qui ne sont pas soignées par des traitements standards... Si des solutions ne sont pas trouvées rapidement, l’étude indique que le chiffre augmenterait à 10 millions de morts par an d’ici 2050.
Source : Science Post
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