Parce qu’entre la théorie de la formation et la première véritable opération sur un patient il y a souvent une grande différence et surtout une bonne dose de stress supplémentaire, une start-up française VirtualiSurg s’est donnée pour mission de former, grâce à la réalité virtuelle, des futurs chirurgiens.
La réalité virtuelle a un réel intérêt en formation, puisqu’elle permet de mettre en situation la personne qui apprend face à des situations réelles, qu’elle sera disposée à rencontrer au cours de sa carrière, voire à mettre en scène des cas rares, complexes à reproduire ou dangereux.
Ce potentiel a intéressé Nicolas Mignan, ancien directeur général des services de l’université de médecine Paris Descartes, et fondateur de la start-up VirtualiSurg. Il explique : « Je me suis beaucoup intéressé à l’évolution de la formation des étudiants en médecine. Je me suis notamment impliqué auprès du centre iLUMENS sur la formation initiale et continue, qui utilise des corps de synthèse. Lorsque j’ai découvert la réalité virtuelle, son potentiel m’est apparu évident ».
La start-up se destine à la formation des internes mais également à la mise à niveau des experts, face à de nouvelles technologies, nouveaux équipements ou nouvelles techniques d’opération. Le premier prototype développé est la mise en scène d’une « sleeve gastrectomie », une ablation partielle de l’estomac. Nicolas Mignan explique : « C’est l’une des quatre chirurgies de l’obésité, qui est devenu un problème de santé mondial. C’est une technique de plus en plus employée mais qui reste nouvelle et pas encore suffisamment maîtrisée, car elle a une courbe d’apprentissage assez élevée. Par ailleurs elle se prête à des risques sérieux de fistule ou d’hémorragie. Il y a eu un certain nombre d’incidents dans le monde à cause du manque de formation, ce qui nous a poussé à commencer par elle ».
Pour l’instant, l’application développée s’utilise avec le casque de réalité virtuelle HTC Vive, et utilise, pour l’heure, les contrôleurs standards livrés avec. Cependant, pour plus de réalisme lors des opérations, Nicolas Mignan explique réfléchir à développer leurs propres contrôleurs.
Le fondateur de la start-up n’entend pas cependant former à 100% les étudiants sur cet environnement virtuel : « C’est complémentaire aux autres modes de formation. Le compagnonnage restera essentiel, mais je suis persuadé que la réalité virtuelle va devenir la pierre angulaire de la formation. La chirurgie est un métier pratique, et c’est en la pratiquant qu’on devient bon. Pouvoir s’exercer par la pratique virtuelle va tout changer. »
La start-up espère ensuite développer de nombreux modules pour des chirurgies différentes. Les prochains prévus concernent les chirurgies orthopédiques et la neurochirurgie. Mais on peut facilement imaginer des modules sur de nombreux cas de chirurgies dentaires…
Source : usine-digitale
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