L’esthétique et la jeunesse seraient de plus en plus vécues comme une compétence et un critère de performance. C’est en tout cas le constat du site Droit Travail France, qui a cherché à comprendre pourquoi de plus en plus de salariés se tournaient vers la médecine esthétique.
Bénédicte, directrice d’une agence immobilière à Paris, explique : « Dans mon activité, l’âge est un gage de sérieux, d’expérience. Mais c’est aussi un métier de représentation. Pour rester dans la course, inspirer confiance, il faut garder une apparence agréable, se sentir bien dans sa peau ». C’est pourquoi elle se rend régulièrement chez le chirurgien esthétique afin d’y faire des injections de Botox et d’acide hyaluronique.
Camille, une quadragénaire qui exerce le métier de consultante dans une société de services informatique, a quant à elle choisi de s’attaquer à ses dents : « Je suis tout le temps en clientèle, et parle à longueur de journée, en face-à-face ou devant un auditoire. A cause de mes dents complètement dégradées, je n’articulais plus, je n’osais plus sourire, je me repliais sur moi-même ». Elle a décidé de franchir le cap, et est passée par 18 mois de soins lourds, incluant plusieurs dents arrachées, la pose d’implant et d’appareil dentaire. Une fois les soins terminés, elle explique avoir retrouvé la joie de vivre : « Je suis devenue sociable, je fais des blagues, je ris à pleines dents. Mes collègues m’ont dit que j’étais transformée mis sans forcément savoir pourquoi ».
Ce qui a changé dans ces passages à l’acte, ce sont surtout les motifs : de plus en plus, ils sont professionnels. Le docteur Laurence BENOUAICHE, chirurgien plastique à Paris, explique : « Avant, les gens consultaient uniquement pour doper leur séduction, ou pour tenter d’apaiser des complexes personnels. Aujourd’hui, beaucoup s’inquiètent aussi pour leur travail. Avec l’âge, ils craignent de ne plus renvoyer une image de performance, de dynamisme, ils viennent chez nous pour retrouver confiance en eux et rester compétitifs ».
Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à faire appel aux modifications esthétiques. Pour Marion BRAIZAZ, sociologue et chercheuse à l’Université de Genève et Paris-Descartes, « Dès leur plus jeune âge, les femmes sont socialement encouragées à prendre soin de leur corps. Dans le monde du travail, beaucoup ont intégré que leur apparence physique, si elle répond aux normes de féminité, est un outil de performance professionnel dont il faut jouer ».
Mais les hommes y viennent de plus en plus ! Le docteur Isabelle-Sabine SCHWARTZ, chirurgien dentiste à Paris, explique que « dans ma patientèle, j’ai beaucoup de cadres supérieurs et de dirigeants de société. Ils font très attention à eux, ils veulent que leur visage renvoie l’image de la vigueur, de la puissance, de la fraîcheur, pas celle d’un has been fatigué ».
Source : Droit Travail France
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