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  • Photo du rédacteurDocteur Bridge

L’impact de la santé bucco-dentaire sur le corps en général : de nouvelles connexions établies



Ces derniers mois, nombreuses ont été les études, recherches et enquêtes sur l’impact de la santé bucco-dentaire sur le corps en général. Des liens alors insoupçonnés ont ainsi pu émerger, mettant ainsi un coup de projecteur sur l’importance de l’hygiène bucco-dentaire au quotidien. A l’heure d’un monde de plus en plus sensibilisé et sensible à la santé, ces nouvelles connexions devraient permettre d’améliorer la prévention. Revenons donc sur les nouveaux liens établis entre santé bucco-dentaire et santé du corps en général…


Le lien entre maladies bucco-dentaires et pathologies cardio-vasculaires est connu depuis de nombreuses années. En effet, une carie non soignée, ou encore une gencive malade est une porte d’entrée idéale pour les bactéries et toxines, pouvant ainsi migrer de la bouche vers la circulation sainguine, jusqu’à arriver jusqu’au cœur. Les maladies de la bouche représentent ainsi les premières causes d’endocardite infectieuse, cette inflammation de la paroi qui tapisse le cœur et les valves cardiaques.


L’avancée du lien entre maladies buccales et risque d’Accident Vasculaire Cérébral (AVC) est, elle, plus récente. Une équipe de recherche américaine, en étudiant des patients admis à l’hôpital pour cause d’AVC hémorragique, ont pu détecter la présence d’une bactérie buccale, le Streptococcus mutans, pouvant être à l’origine de la maladie. Le Professeur Robert Friedland explique : «Parmi les patients ayant subi une hémorragie intracérébrale (HIC), 26% étaient porteurs d’une bactérie spécifique dans leur salive : la bactérie CNM-positif S. mutans, connue pour causer des caries dentaires ». En parallèle, l’équipe de chercheurs a également découvert qu’un grand nombre de patients atteints de petites hémorragies cérébrales étaient aussi porteurs de cette bactérie.


De façon plus globale, une mauvaise hygiène bucco-dentaire représenterait un facteur de risque pour les cancers situés dans les zones du cou et de la tête (concernant ainsi les tumeurs se formant dans les voies aérodigestives supérieures, les glandes salivaires et le nez). Si 70% de ceux-ci sont directement liés à la consommation de tabac ou alcool, des chercheurs de New York ont réussi à établir, grâce à l’examen de plus de 9 000 personnes atteintes de pathologies cancéreuses et de 12500 personnes en bonne santé physique, que le manque d’hygiène bucco-dentaire augmentait les risques de cancers dans ces régions du corps.


En termes de cancer justement, une bactérie dentaire serait également en partie responsable du cancer de l’œsophage. Des chercheurs de l’Université de Louisville aux USA et de l’Université des Sciences et des Technologies du Henan en Chine ont détecté, chez certains patients atteints du cancer de l’œsophage, la présence d’une bactérie au niveau de la parodonte, particulièrement active en cas de parodontite. La bactérie, du nom de Porphyromonas Gingivalis a en effet été retrouvée dans 61% des prélèvements effectués autour de la tumeur et dans 12% des prélèvements sur les tissus adjacents chez les personnes malades, tandis qu’elle est complètement absente chez les personnes en bonne santé étudiées. Une des chercheuses explique : « Ces résultats sont la première preuve que l’infection au «P. gingivalis» pourrait être un facteur de risque de cancer de l’œsophage, et pourrait également servir de biomarqueur pour pronostiquer ce type de cancer ». Un dépistage de cette bactérie pourrait ainsi permettre d’identifier les individus sensibles, et prendre en charge plus rapidement le cancer de l’œsophage.


Un autre cancer, se situant au niveau du pancréas, pourrait également trouver ses sources au niveau de la bouche… Une étude, menée par l’American Association for Cancer Research a revelé que deux bactéries présentes dans la bouche au niveau de la gencive, dont la bactérie précédemment citée P. Gingivalis également responsables de la parodontite, doublent le risque de développer un cancer du pancréas dans les 10 années qui suivent la maladie dentaire. Sur 732 individus suivis, les personnes présentant la bactérie P Gingivalis avaient 69% de risque de contracter la maladie, et ceux présentant la bactérie A.Acteinomycetemcoitans avaient quant à eux 119% de risque de la développer.


Enfin, une équipe de recherche britannique s’est penchée sur le lien possible entre maladies buccales et Alzheimer… Selon leurs recherches, la parodontite serait responsable de l’aggravation de l’évolution de la maladie. Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont travaillé sur des patients atteints d’une forme légère d’Alzheimer, sur lesquels ils ont suivi les facultés cognitives. Ces mêmes patients ont été suivis par des dentistes, qui ignoraient tout de l’étude. Et les résultats sont significatifs : la présence de parodontite augmente effectivement la vitesse du déclin des capacités cognitives au fil du temps, alors bien plus rapide et marqué.


De nouvelles études sont actuellement en cours, afin de mettre en lumière de nouvelles relations possibles entre santé bucco-dentaire et santé du corps en général. Grâce à l’établissement de ces nouvelles connexions, la santé dentaire revient régulièrement au premier plan de la santé publique, permettant ainsi meilleure visibilité publique et donc une meilleure prévention pour les patients !


SOURCES : UFSBD - TOPSANTE - MEDISITE - SCIENCES ET AVENIR - POURQUOI DOCTEUR - PASSION SANTE

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