Si, à 92 ans, Robert Sire est désormais à la retraite de son métier de chirurgien-dentiste, il n’en a cependant pas encore terminé avec le dessin… Durant ses années étudiantes, et même une fois installé en tant que chirurgien-dentiste, Robert Sire a réalisé de nombreuses caricatures, travaillant ainsi pour de nombreux quotidiens et hebdomadaires : « On m’a encore demandé une petite collaboration dernièrement. Je dessine de temps en temps, à titre gracieux, pour les copains ». C’est ainsi que, dans son ancien cabinet de dentiste, aujourd’hui rénové et dans lequel il a élu domicile, tous les dessins, lettres et coupures de presse sont précieusement conservés.
Le chirurgien-dentiste a commencé à dessiner dès son plus jeune âge. Sous les bancs du lycée Pothier, sous l’Occupation, Robert Sire s’amusait déjà à caricaturer ses professeurs : « J’en faisais la caricature. Un camarade de classe, qui faisait de la photo, en tirait des cartes postales. Ensuite, il les vendait. Et je touchais 10%. » Un libraire croise ensuite le chemin de l’une de ses cartes… séduit pas son coup de crayon, il lui commande une planche : « Elle représentait le pont Royal d’Orléans après sa destruction. Elle a été tirée en grand format par l’imprimerie Pigelet puis commercialisée ».
Suite à cette planche, il se fait ensuite remarquer par une agence de presse, qui lui permet de disposer, chaque samedi, d’une demi-page dans un quotidien pour y commenter l’actualité de la semaine.
Au fur et à mesure, ses dessins sont publiés au sein d’une vingtaines de quotidiens et hebdomadaires. Cette activité lui permet notamment de financer ses études de chirurgie dentaire à Paris : « Je dessinais en fonction de mes disponibilités, surtout le week-end. Je n’étais pas payé une fortune mais ça permettait de vivre gentiment et de payer un coup à boire aux copains… ».
En 1952, Robert Sire est diplômé et s’installe définitivement à Orléans, et exercera durant une quarantaine d’année son métier de chirurgien-dentiste. Il explique : « J’ai décroché peu à peu du dessin, j’étais très pris par ma profession. » Mais en 1970, encouragé par ses confrères, il va se remettre à griffonner pour des ouvrages spécialisés…
Aujourd’hui, Robert Sire lit très peu les journaux, mais aime suivre le travail de la nouvelle génération. Pour lui, le dessinateur de presse doit avoir une liberté totale : « Je crois qu’il a le droit de tout dire, tout dessiner. D’exprimer ce que bon lui semble. En revanche, si la caricature ne plaît pas, je réprouve l’acte physique, quel qu’il soit, qui y répond. »
Source : La République du Centre
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