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  • Photo du rédacteurDocteur Bridge

Hypersensibilité dentaire au froid : des scientifiques ont identifié l'origine de la douleur

Boire une boisson bien fraîche ou déguster une glace… « Quel plaisir pour les papilles, mais quel calvaire pour les dents », diront certains. En effet, à chaque fois que leurs dents entrent en contact avec du froid, certains individus décrivent ressentir des élancements et des douleurs semblables à des décharges électriques plus ou moins forte. Mais comment expliquer cette sensibilité dentaire ? Comment les dents peuvent-elles « ressentir » le froid ? Une équipe de biologistes et de dentistes américains de l’Institut médical Howard Hughes (Maryland) s’est penchée sur la question et a réussi à décrypter les mécanismes précis à l’origine de cette douleur en menant diverses expériences sur des souris puis sur des dents humaines.


Selon leurs travaux publiés dans la revue Science Advances, les chercheurs ont pu identifier un capteur de froid, le TRPC5, présent au niveau des odontoblastes (cellules qui composent la dentine) chez les rongeurs mais également chez les humains.


Le TRPC5 (Transient Receptor Potential Canonical 5) est une protéine qui constitue l’un des nombreux canaux ioniques situés sur les membranes de ces cellules. C’est via ces canaux que les ions circulent et créent, par leurs mouvements, une impulsion électrique qui permet aux cellules de communiquer entre elles.


C’est donc au niveau des odontoblastes que tout se joue : lorsque la dentine est exposée, à cause d’une inflammation ou d’une érosion plus ou moins importante de la gencive, les TRPC5, sensibles au froid, s’activent et transmettent un signal aux nerfs.


« Cette sensibilité au froid peut être le moyen pour le corps de protéger une dent endommagée contre des blessures supplémentaires », expliquent les chercheurs dans un communiqué.


« Cette recherche apporte une nouvelle fonction à cette cellule, ce qui est passionnant du point de vue de la science fondamentale. Mais nous savons maintenant aussi comment interférer avec cette fonction de détection du froid pour inhiber la douleur dentaire », se félicitent-ils.


En effet, l’équipe a constaté que l’eugénol, principal agent actif de l’huile de clou de girofle notamment, bloque les TRPC5.


Si ce remède déjà utilisé depuis des siècles est facilement accessible à tous, les chercheurs ne recommandent pas de miser uniquement sur l’automédication et rappellent qu’il faut toujours se référer à un chirurgien-dentiste, surtout en cas de douleur intense et récurrente.


Ils espèrent en revanche que leurs travaux permettront, non seulement, de trouver une formule plus efficace encore que les dentifrices et autres produits dentaires à base d’huile de clou de girofle déjà présents sur le marché ; mais également qu’ils pourront permettre d’aider les personnes traitées avec certaines chimiothérapies qui peuvent provoquer une sensibilité extrême au froid sur tout le corps.

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