Près de Toulouse, en Ariège, le Journal du Gers raconte l’histoire de la Bartherote, une arracheuse de dents célèbre du début des années 1900…
En 1835, elle naît à Vicdessos, près de Toulouse… Confiée à l’assistance publique, elle fut envoyée sous le nom de Maria Martin, chez un guérisseur et arracheur de dents. A Riscle, non loin de son petit village de naissance, elle rencontra Barterothe, un prestidigitateur et également arracheur de dents. Elle l’épousa, et ce dernier lui enseigna l’art dentaire au cours d’un apprentissage. Plus adroite et rapide que son mari, de plus en plus d’hommes préféraient lui confier leur dentition…
Plus tard veuve avec deux enfants, elle décide de mieux organiser son travail… Econome, elle arrive à augmenter ses revenus au point de pouvoir commander, à des carrossiers de Toulouse, une magnifique voiture à 4 routes, capitonnée de cuir et embellie de cuivres. Une voiture qui lui avait couté pas moins de 8000 francs. 4 chevaux tiraient la voiture, et il y avait même de la place pour 4 musiciens sur l’impériale… Le but de ceux-ci ? Attirer la foule en chanson, et jouer un rôle lors des extractions qui se faisaient sans anesthésie !
Elle faisait jouer son orchestre à de multiples occasions, lors des foires, marchés, et même sorties de messes. Elle ouvrait son cabinet dentaire ambulant en criant alors : « J’arrache gratuitement les premières dents ! » Alors, des dizaines de patients se précipitaient vers sa voiture, penchaient la tête vers l’arrière, et se faisaient arracher la dent… Les musiciens où dominait la grosse caisse permettaient de couvrir les hurlements du patient installé sur le siège d’opération.
La Bartherote avait définitivement le sens du spectacle : tandis que l’opéré ressortait se tenant la joue de douleur, elle sortait avec la dent au bout d’une épée ! Voyant cela, le public pendant qu’elle arrachait les dents de cette façon, à la pointe de l’épée… L’extraction d’une dent coûtait au patient à l’époque 20 sous.
En 1906, elle mourut à l’âge de 71 ans…
Une histoire très intéressante recueillie par Pierre DUPOUY pour le Journal du Gers !
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